La dénervation et réinnervation laryngées sélectives des adducteurs (SLAD/R) est une intervention chirurgicale pratiquée pour traiter la dystonie spasmodique ou dystonie laryngée en sectionnant (dénervant) l’extrémité des rameaux sélectionnés du nerf laryngé récurrent, qui est issu du nerf vague crânien.
Les premières tentatives visant à réduire les spasmes de la dysphonie spasmodique en sectionnant le nerf laryngé ont eu lieu dans les années 1970. Le sectionnement du nerf laryngé paralysait les muscles contrôlant un côté du larynx de sorte que le larynx ne pouvait pas se contracter de manière excessive. Les premiers résultats étaient bons, mais les symptômes réapparaissaient chez plusieurs personnes atteintes. Les pionniers ultérieurs du domaine ont tenté d’améliorer la procédure en modifiant la méthode selon laquelle le nerf était séparé du muscle. Plusieurs personnes atteintes continuaient néanmoins de manifester des symptômes et d’avoir une voix murmurée.
Voici l’élément qui distingue la SLAD/R des autres interventions chirurgicales : après le sectionnement du nerf laryngé récurrent des muscles thyro-aryténoïdien et crico-aryténoïdien latéral, les nerfs du muscle sont accrochés à un autre nerf (réinnervé) qui n’est pas associé à la dystonie. Le fait d’alimenter le muscle avec un autre nerf empêche le rameau du nerf laryngé problématique de repousser et de se reconnecter aux muscles. Empêcher le nerf laryngé de communiquer avec le muscle prévient le retour des spasmes et aide à changer les forces d’occlusion du larynx. Il est important de souligner que la procédure est pratiquée des deux côtés des cordes vocales, contrairement aux opérations antérieures sur les nerfs pour la dénervation sélective des adducteurs.
L’intervention consiste en une incision dans le cou et la découpure d’une petite fenêtre dans le cartilage laryngé pour exposer les nerfs et les muscles sous-jacents. Un microscope chirurgical est souvent utilisé pour aider à identifier et à suturer les petits rameaux nerveux. La durée de l’intervention varie de trois à quatre heures. Le chirurgien prend grand soin de préserver la partie arrière du cartilage qui protège les rameaux nerveux des muscles respiratoires.
La SLAD/R convient le mieux pour les personnes atteintes de dysphonie spasmodique sans tremblement. Elle peut constituer une option pour les personnes insatisfaites des traitements à la toxine botulique. Des centaines de personnes atteintes de dysphonie spasmodique ont subi une SLAD/R. Au cours de la phase initiale du rétablissement, tous les patients vivent une période temporaire au cours de laquelle ils ont une voix soufflée et certains ont de la difficulté à déglutir. Ces problèmes se règlent au cours des quelques mois suivants et les patients retrouvent une voix améliorée. Les études ont indiqué qu’entre 85 % et 90 % des patients sont très satisfaits des résultats de l’intervention chirurgicale. De plus, jusqu’à maintenant les résultats perdurent.