La dystonie est un symptôme moteur répandu dans la maladie de Huntington, un trouble cérébral progressif qui se caractérise par des mouvements incontrôlés, la perte des capacités cognitives et des troubles d’humeur. Une équipe de cliniciens d’Allemagne et d’Autriche ont présenté des résultats remarquables après avoir traité des personnes atteintes de la maladie de Huntington d’apparition précoce au moyen de cannabinoïdes, des médicaments synthétiques qui sont des dérivés des composés naturels trouvés dans le cannabis (marijuana). Chez les sept personnes qui ont participé à l’étude, la maladie de Huntington était avancée et les symptômes de dystonie étaient graves. Le traitement aux cannabinoïdes a diminué les symptômes de dystonie chez tous les participants. Dans certains cas, l’effet positif sur la qualité de vie était considérable. Un participant a retrouvé la capacité de se lever la tête ce qui lui a permis d’avoir des échanges avec d’autres et d’améliorer son hygiène dentaire. Il a également retrouvé l’utilisation d’une main, auparavant un poing serré. Un autre participant qui devait se déplacer en fauteuil roulant a retrouvé la capacité de marcher sans aide et plusieurs participants ont affiché des améliorations d’humeur et de comportement. Les chercheurs reconnaissent les limites de l’étude en raison de la petite taille de l’échantillon, du suivi limité et de l’absence de randomisation des patients dans l’étude. Toutefois, les résultats sont si encourageants qu’un essai placebo contrôlé à double insu est hautement justifié pour étudier plus en profondeur les effets des cannabinoïdes sur la dystonie dans la maladie de Huntington. Les rapports sur l’utilisation de cannabinoïdes pour la dystonie sont très limités, mais de nouvelles données, provenant souvent d’études comme celle décrite ici, indiquent la nécessité de réaliser plus d’essais cliniques.
Saft C, von Hein SM, Lücke T, Thiels C, Peball M, Djamshidian A, Heim B, Seppi K. Cannabinoids for Treatment of Dystonia in Huntington's Disease. J Huntingtons Dis. 2018;7(2):167-173. Traduit et reproduit avec la permission de DMRF Dystonia Dialogue, hiver 2018, vol. 40, n o 2.